Direction Aba Huab
Le calme de la nuit nous a impressionné. D’habitude, nous entendons des oiseaux au minimum mais là c’est le silence absolu. À partir de 6 heures, la faune s’anime un peu plus. Nous nous levons et préparons le petit déjeuner. Nous sommes interrompus par un vol de pintades sauvages qui passent au dessus de nous et font un raffut terrible.
On part se balader une dernière fois dans le site notamment pour voir un lieu appelé le Bridge, un pont naturel. On monte dessus et on admire tout le site sous des lumières différentes.
On repart donc pour 3 h 30 de route sur de la piste. Il ne faut pas trop tarder car le camping où nous allons n’est pas réservé. Il est communautaire et c’était le seul endroit non réservable à l’avance. Nous voulons arriver assez tôt pour profiter et être sûrs d’avoir une place. Nous empruntons la piste et nous sommes surpris de traverser pleins de petits villages. En effet, au Sud nous n’avions pas vu beaucoup de vie locale. Pleins de petites baraques de fortune le long de la route abritent des gens : artisanat principalement mais aussi peuple Himba. On sent bien que c’est uniquement pour le tourisme. C’est un peu triste de voir toutes ces personnes avec beaucoup d’enfants, attendant les touristes en plein cagnard…
Sur la route, on croise beaucoup de chèvres et vaches surveillées par les fermiers. On arrive à un panneau marqué : éléphant ! On rentre dans le Damaraland où l’on peut observer les éléphants du désert si on est chanceux. On ouvre grand les yeux mais pour le moment nada.
La végétation est différente, plus verte. On aperçoit le Plateau du Brandberg, massif avec le point culminant de la Namibie. La piste est ondulée ce qui nous secoue beaucoup. On voit quelques autruches. On hésite à s’arrêter en route pour manger mais il reste une heure de voiture avant d’arriver. On décide donc de tirer jusqu’au camping pour manger plus tranquillement même s’il faudra attendre 14 h 30. Nous avons lu dans le guide des retours mitigés sur ce camping donc nous ne savons pas trop à quoi nous attendre. On atteint notre point de chute et pas de problèmes de place. Le camping est relativement grand. Nous choisissons une place et mangeons. Nous passons aux toilettes et là nous comprenons mieux les commentaires du Lonely Planet : les toilettes sont masquées par un voile à peine transparent et à ciel ouvert. Il ne faut donc pas être pudique ! Même combat pour la douche.
On part visiter les points d’intérêt qui sont à 5 km du camping : les tuyaux d’orgue, la montagne brûlée et le Twyfelfontein. Les deux premiers sites sont côte à côte et un droit d’entrée est maintenant demandé (50 NAD par personne soit 3 euros). La visite est courte et nous ne sommes pas particulièrement emballés. On est un peu choqué de voir qu’on peut voire doot marcher sur les tuyaux d’orgue et on se demande si ça aide bien à la conservation…
On part vers 17 h pour visiter le dernier site qui est guidé et présente de l’art rupestre. Un gardien nous informe que nous sommes arrivés à la fermeture du site : flûte ! C’était le site du coin à voir… Il nous dit donc de revenir demain à 8 h. Il nous demande également si on peut l’emmener jusqu’au camping.
À bord avec nous, j’essaye laborieusement de faire la conversation mais c’est dur… Il n’est pas très bavard et on n’a pas bien compris quand il nous a dit avoir très peur des animaux. Selon lui, un tigre avait attaqué sur cette route un vieil homme la semaine dernière. Un tigre… Il faudra qu’on vérifie mais pour nous ils sont en Asie ? Difficile d’établir un lien avec les locaux… Sur ce point, je suis vraiment frustré. J’aimerais pouvoir leur poser pleins de questions mais jusqu’à présent, nous n’avons pas toujours reçu un accueil très chaleureux et ce même dans les pseudos centres d’informations.
On arrive au camping un peu déçus de ne pas avoir été plus prévoyants. Sur le Lonely Planet, les horaires étaient : lever et coucher du soleil donc plutôt 19 h… ! On va boire un verre au bar du camping mais l’ambiance de celui-ci ne nous enchante guère. Il y a du monde mais c’est vrai que les infrastructures sont limitées. On préfère être à notre emplacement finalement. On va préparer notre deuxième barbecue puisque le temps est clair bien que venteux. La journée aura été courte et nous sommes un brin embêtés car demain nous avions prévu de partir tôt pour avoir une chance de voir les éléphants du désert. Ça serait trop dommage de ne pas visiter le site demain qui faisait l’intérêt de s’arrêter dans ce camping.
Ce camping aura été aussi le fruit d’expériences cocasses : se doucher à côté d’inconnus et se voir complètement nus ou encore rentrer dans des « toilettes » et tomber sur quelqu’un… Forcément
sans portes, difficile de prévenir ! On a pris de sacrés fous rires tellement c’est surréaliste.