Direction Kunene River Lodge
La nuit n’a pas été très bonne : est-ce les bruits, le traitement de la malarone qui barbouille, une fatigue accumulée ? On se lève aux aurores et le jour n’est pas encore levé. Le camping s’anime peu à peu, il y a deux grands groupes à côté de nous venus en camion 4 x 4. Le camping possède une vue agréable mais les emplacements sont les uns à côté des autres. On prépare nos affaires, près à décoller quand un employé du camping nous demande où nous allons et si nous pouvons emmener sa femme et son bébé à la clinique. On accepte sans trop savoir dans quoi on s’embarque.
On prend la route avec une femme Himba qui n’est pas habillée de manière traditionnelle mais on reconnaît son appartenance grâce à ses dents manquantes. Elle ne parle pas Anglais. Le trajet doit durer une heure. Son bébé semble peu nourri et frêle. On est content de faire ce geste mais dommage qu’on ne puisse pas communiquer. Au bout de 10 minutes à peine, on entend un bruit bizarre… Dam sort de la voiture pour vérifier les pneus. Rien de son côté, il est rassuré. Je lui dis de vérifier mon côté au cas où. Bingo : un bon pneu à plat. Bon… On sort et on commence à regarder l’équipement de la voiture. On a deux pneus de secours, deux criques pourris et une manivelle. On essaie donc de se dépatouiller en plein cagnard. Heureusement qu’on est parti tôt. On croise des voitures de touristes mais pas une ne s’arrêtent. La dame avec le bébé part dans le village Himba juste à côté. Elle revient en voiture avec un homme et un jeune homme qui parlent bien Anglais et qui sont venus aider. On est bien heureux de leur aide et le jeune homme nous change la roue et nous montre pour le crique. Au moins, la prochaine fois on ne perdra pas de temps. On leur donne un pourboire et on les remercie encore chaleureusement.
On repart donc une petite heure plus tard, un peu refroidis de la conduite 4 x 4. On avait hésité longtemps à prendre l’assurance pneus et bris de glace et finalement on ne l’avait pas prise car cela doublait notre location de voiture déjà un gros budget dans notre voyage. On verra le prix d’un pneu en Namibie… On roule prudemment et pour la première fois, on croise 3 autres véhicules qui ont crevé et arrêtés. C’est la route de la guigne ! On croise moins d’enfants et personnes sur la route que la fois précédente, moins de troupeaux également. Un enfant nous bloque quand même la route de force ainsi une petite dizaine d’enfants faisant une chaîne pour bloquer la route. On se dit aussi qu’il ne faut pas s’arrêter et les encourager à avoir des comportements aussi dangereux. On ne se sent pas en danger mais on n’a très peur de renverser un enfant car ils courent après la voiture et se mettent devant.
On dépose la dame au bout d’une heure de route et elle nous remercie. Elle a l’air épuisée. Une dame l’attend pour l’aider. On se demande comment elle va rentrer chez elle…
On reprend notre route en espérant ne plus avoir de soucis. La piste est plutôt bonne malgré quelques cuvettes. On reste vigilant. Le paysage est toujours très vert mais on ne croise toujours aucun animal sauvage à part qtel que babouins. On n’arrive à un panneau indiquant notre lodge et on sait que la piste pour arriver à celui-ci est délicate. On fait très attention et arrivons dans une propriété qui ressemble à un petit bout de jungle cosy. C’est très beau : on est aussi le long de la rivière Kunene, juste en face de l’Angola.
On s’installe et nous observons foule d’animaux : vervets, lézards, varans, oiseaux en tout genre, etc. On n’a de quoi s’occuper. De nombreuses activités sont normalement proposées mais à cause du niveau d’eau trop faible, nous ne pouvons « que » randonner dans les environs. Il fait 45 degrés donc nous n’allons pas faire des exploits. En revanche, on n’a pas fait toute cette route pour larver à la piscine du lodge. Le cadre en tout cas est très agréable. On en profite donc pour se relaxer et reprendre des forces pour la suite de nos aventures.
Nous demandons conseil aux propriétaires du lodge pour le pneu qui nous encouragent à repasser à Opuwo pour en racheter un. Le détour est minime environ 30 minutes et ça a l’air plus sûr. On est pas hyper emballé de retourner dans cette ville mais difficile de faire l’impasse sinon on ne pourra changer le pneu que le dernier jour sur la capitale. On leur demande le prix et ils nous répondent approximativement 150 euros… ! Aouch ! Bon si on n’a plus de problèmes, on restera gagnant par rapport au fait d’avoir pris l’assurance. On croise donc les doigts. Ils nous rafistolent le pneu avec une résine mais celui ci est mort de chez mort.
On profite du paysage et de la faune en faisant une petite balade le long de la rivière. Elle est tellement asséchée par certains endroits, on voit les bancs de sable. On ne voit pas de crocodiles du Nil. On revient à notre emplacement et notre poubelle a été visitée par les singes ! On n’avait pas mis l’élastique et ils ont réussi à ouvrir et à prendre des épluchures. Malins comme des singes ! Même si le traitement de la malarone (anti palu) brasse un peu, je suis quand même rassurée de le prendre car je me fais dévorer depuis mon arrivée ici. Après la douche, manches longues obligatoires ! On va profiter d’aller boire un verre au bar du lodge au bord de la rivière. La journée avait un peu mal commencé mais comme toujours dans ces moments là, le charme de la nature opère pour nous relaxer.