En direction de Puerto Madryn
Le bus est prévu à 19 h et il a déjà une heure de retard. L’attente en plein soleil est assez rude. On en profite pour sympathiser avec un jeune qui travaille dans une mine près de l’océan. Il nous parle du climat de la Patagonie où nous allons. Pour résumer : du vent, du vent et du vent !
Le bus arrive enfin ! On s’aperçoit que nos places étaient moins chères car on ne peut pas baisser nos sièges en plein. On nous sert rapidement le repas assez copieux : plat chaud, tortilla, sandwich, tarte. Les repas dans les bus sont toujours servis avec des sodas d’office. C’est assez étonnant de ne jamais avoir d’eau de proposer… Lorsque je porte la tortilla à ma bouche, je sens immédiatement un problème. Elle est complètement daubée. Je mange le reste moyennement en confiance en me disant que ça va être l’enfer si je tombe malade dans le bus… Lorsque le serveur revient, on lui signale. Il s’excuse mais ne me propose rien en échange.
On est à l’arrière du bus et le bruit est épouvantable. Notre voisin ronfle aussi de manière très bruyante. On comprend que la nuit va être rude…
Le soleil se lève et on nous sert le petit déjeuner : un café et un biscuit. On peine à comprendre la différence de quantité… Le bus semble avoir un problème car on s’arrête une bonne heure dans un centre de maintenance sans avoir plus d’informations. On a déjà 3 heures de retard…
Le bus redémarre enfin. On commence à rentrer en Patagonie et les paysages sont différents : des prés à perte de vue, peu d’animaux pourtant et aucune limite à la verdure. En 10 heures, on a l’impression d’avoir traversé le même bout de champ ! C’est décourageant car on a du mal à croire que l’on va atteindre l’océan un jour…
On nous sert le déjeuner et là on manque de s’étouffer : un paquet de cacahuètes, un paquet de chips et un biscuit. On repassera pour l’équilibre alimentaire… D’ailleurs, beaucoup d’enfants et d’adultes souffrent d’obésité et on a constaté beaucoup de mal bouffe.
On continue cette même route monotone qui n’en finit pas. On traverse de rares villages qui ont l’air d’être en construction tellement les maisons ont l’air délabrées. De nombreux chiens font toujours parties du décor de la rue. Les heures passent à une lenteur à déprimer. On a la sensation d’être malade et contraint d’être cloué au lit. Nos activités principales : regarder un film, dormir, manger…
La merienda arrive et on a droit à la même chose qu’au petit déjeuner : café et biscuit…
On voit le soleil petit à petit se coucher et on est inquiet par rapport à notre heure d’arrivée. On voulait réserver une excursion pour le lendemain matin directement en arrivant mais avec nos 3 heures de retard, nous allons arriver vers 22 h 30.
Comme pour se faire pardonner de notre retard, le steward du bus nous propose un petit bingo. Le premier qui remplit la grille remporte une bouteille de vin blanc. Tout le monde récupère son petit papier et sa touillette de café pour marquer les numéros. C’est parti le bingo peut commencer !
Silence complet imposé dans le bus, le steward commence l’énumération et nous lâche son premier sourire après 23 heures de bus. Il semble être heureux de son activité, il anime sans doute des bingos dans son village. Les numéros défilent et toujours pas de gagnant. DamDam est en train de retrouver les sensations du quine loto de Saint André sur Vieux Jonc, il enchaîne les perforations et le stress ne cesse d’augmenter. Serions nous bien placer pour gagner ? Et bien… non !
Un « bingo » retentit au premier rang, le steward vérifie chaque numéro, hélas tout est correct, la bouteille est donc remportée et le bingo terminé. Vivement le prochain bus de 24 heures pour retenter notre chance !
On aperçoit enfin l’océan et on ressent une joie inouïe ! Un énième contrôle de police nous retarde davantage. Un chien monte carrément à bord pour renifler nos affaires. Il écrase même notre Routard en montant sur le siège ! Cela fait déjà 4 fois que l’on doit montrer notre passeport à la police et répondre à des questions sur notre présence ici. On n’est pas habitué du tout à cela.
J’ai l’impression d’être ranimée lorsqu’on arrive enfin à Puerto Madryn a 22 h 30 .
On file en direction de notre hostal pour déposer nos affaires. On est catastrophé à l’idée de perdre un jour et de rater une excursion. Heureusement, notre hostal est en lien avec une agence et nous n’avons aucun mal à cette heure tardive à réserver pour le lendemain. Ouf !
On part manger en direction du bord de mer. L’odeur du sel nous envahit les narines et c’est le bonheur. Oubliées les 26 heures de bus, on déguste notre arroz con langostinos et moules frites à 23 heures face à l’océan avec le sourire. Demain, on part découvrir la Péninsule Valdès et sa faune marine !