Excursion – Laguna Brava
Aujourd’hui, on part découvrir une lagune que nous n’avions pas prévue de voir mais apparemment c’est un site d’exception.
On repart directement le soir pour prendre notre bus direction Mendoza. On demande au gérant de l’hôtel si on peut laisser nos affaires pour la journée. Aucun souci ! Par contre, nous avons un souci de taille : nous n’arrivons pas à retirer d’argent dans la région. Ma carte était bloquée jusqu’à présent et Damdam n’arrive à retirer que 1 700 ARS soit un peu plus de 60 euros et nous devons payer l’excursion, les trois nuits d’hôtel et le bus. On commence à paniquer un peu…
Une longue route nous attend pour atteindre la lagune. Cette fois-ci, une famille de Buenos Aires s’ajoute au groupe avec Kurt. On aperçoit les montagnes les plus hautes d’Argentine : le Cerro Bonito Chico et le Cerro Pissis à plus de 6 000 mètres d’altitude.
Ricardo nous raconte beaucoup de choses historiques sur son pays notamment sur la période des Incas et des conquistadors. Les deux avaient des techniques très différentes pour envahir l’espace. Par exemple, les Espagnols ont saccagé les champs de quinoa et tué les vigognes pour affamer les populations. Les Incas essayaient plutôt d’impressionner plutôt que de provoquer des guerres. On sent une certaine amertume envers les Espagnols… Il ne reste que 10 % de locaux originaux dans la région.
On passe la ville de Villa Castelli où a eu lieu le tragique accident d’hélicoptères du jeu Drop. Plusieurs athlètes célèbres avaient perdu la vie notamment la nageuse Camille Muffat et la navigatrice Florence Arthaud entre autres. Ricardo nous explique que c’est à cause d’un remolino que l’accident s’est produit. Petit pincement au cœur…
Ricardo nous parle aussi d’un arbre qui a le même goût que le chocolat : l’argarroba ! Apparemment, il est très difficile de faire la différence. La région est la plus vieille productrice d’olives et la première d’Amérique du Sud. Le guide ne manque pas une occasion de vanter les mérites de sa région. Il remet une couche sur le Torrontes, un cépage de vin blanc moelleux.
On arrive à l’entrée du parc pour accéder à la lagune et il faut payer comme toujours en Argentine. Chose encore plus insolite pour nous, il y a très souvent des tarifs différents pour les étrangers ! C’est souvent au moins le double pour nous voire plus.
On arrive dans un petit village où on s’arrête pour acheter à manger. Deux femmes cuisinent des empanadas et des tortillas de pan sur une place du village. Tout est très artisanal ! On est à court de cash et déçus de ne pas pouvoir leur acheter plus… C’est très bon et elles sont adorables en nous offrant une tortilla de pan, une galette de pain. Le guide suggère à Kurt de goûter le viagra local : le muña muña. On éclate de rire !
On aperçoit un refuge sur la route. Le guide nous explique qu’il y a une population qu’on appelle arrierro qui parcourt les montagnes pour faire du commerce notamment avec le Chili. Un jour, un jeune homme de 25 ans mit enceinte une jeune fille de 14 ans. Il refusa de se marier et s’enfuit par les montagnes vers le Chili. La route fut longue et il tomba malade. Ce jeune homme est en fait : Sarmiento, un des présidents d’Argentine ! En mémoire à ce périple et pour aider son peuple les arrierros, il a fait construire 13 refuges dans la région.
Les montagnes qui nous entourent sont pleines de sédiments différents et offrent des couleurs hallucinantes.
On tombe nez à nez avec des engins de travaux qui sont en train de faire la route. On attend qu’il nous construise la voie !
On croise une multitude de vigognes et e guanacos dans les prés qui longent la piste. On aperçoit un drôle d’oiseau et interroge Ricardo qui nous répond :
Te vas a cansar de los pájaros
Oh tu vas te fatiguer ! Ici, il y a plein d’oiseaux ^^
On a trouvé la réplique assez drôle… Et notre guide ne manque pas d’humour. Il nous explique que les mâles vigognes ont jusqu’à 5 femelles et les guanacos jusqu’à 7 femelles.
Ils travaillent toute la semaine !
Il nous parle également de la laine de vigogne qui est très encadrée aujourd’hui. En effet, la vigogne est un animal très sauvage et sur 100 vigognes tondues, la moitié meurt à cause du stress lors de la tonte.
Plus on monte en altitude et plus le vent souffle fort ! C’est assez violent.
Le guide nous fait fermer les yeux pendant 5 minutes pour qu’on découvre un point panoramique. C’est incroyable !
On arrive enfin à la lagune qui fait 4 km de large, 17 km de long et 1 mètre de profondeur. Non loin d’ici, on trouve le lac le plus haut du monde à 5 600 mètres : El Corona del Inca. Il y a une carcasse d’avion dans la lagune suite à un crash il y a des années. Ils transportaient des chemins et ils ont survécu.
Le vent crée une illusion d’optique avec le manque d’oxygène lorsqu’on regarde près de la lagune.
On est à 4 200 mètres d’altitude. Un tout petit oiseau se promène sur la lagune : un hortila. C’est un oiseau très rare que l’on trouve seulement en Angleterre et en Équateur.
On finit par le clou du spectacle : les flamants roses !
Sur le chemin du retour, le guide réclame du maté au couple de Buenos Aires et nous partageons un moment très convivial. La femme se moque de la conduite sportive du guide. Cela nous rassure aussi qu’un local le remarque.
On se quitte en se faisant tous la bise après cette journée fabuleuse et ces deux jours passés avec des gens plus qu’accueillants et curieux de nos vies. On va regretter notre guide qui nous a sorti des blagues collectors. On a pu retirer de l’argent en chemin et nous pouvons payer tout le monde. On est délivré de ce poids.
En route pour Mendoza !
Vous pouvez voir la trace GPS de notre circuit ici.
Vous pouvez consulter notre album photo ici. Nous rajouterons des photos a posteriori : n’hésitez pas à revenir régulièrement.