Excursion – Salta Puna – Jour 1
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! On passe nous prendre à 8 h 30 pour 3 jours dans le désert à plus de 4 000 m d’altitude. On ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangé ni comment ça va se passer.
Notre guide arrive et il a un look assez remarquable : bagouzes à tous les doigts, tatouages, cheveux longs, yeux verts clairs. Il a l’air sympa. C’est un savant mélange entre le rockeur et le motard. Il a un petit air de Mickey Rourke.
On commence par s’arrêter dans un petit kiosco pour acheter de l’eau. Lui se ravitaille en clopes, feuilles de coca et coca cola.
Comme nous allons emprunter la même route que le premier jour jusqu’à San Antonio de los Cobres, il nous propose de nous arrêter à des vues intéressantes que nous avions passées vite. Normalement, ce type d’excursion va jusqu’à 4 personnes. Nous avons de la chance car nous sommes tous les deux et ça sera vraiment en fonction de nos envies.
Voici notre itinéraire avec les différents points d’intérêt :
Campo Quijano
On commence par s’arrêter dans une ville où initialement un projet de train devait relier Salta à Buenos Aires. Ce projet a été abandonné faute d’investissements. On effectue une petite marche près de la gare désaffectée.
Tren a la Nubes
Jusqu’à San Antonio de los Cobres et même plus loin, nous suivons les rails du fameux train. Cette fois-ci, nous avons le temps de nous arrêter à plusieurs endroits et même de marcher sur les rails. Vertigineux ! Le train doit parcourir 13 viaducs et 19 tunnels. Pour monter en altitude, le train fait des zigzags et change manuellement de sens. Il va au maximum à 35 km / heure. Le train est équipé d’oxygène pour les personnes qui souffrent du mal des montagnes pendant la montée.
La route est toujours aussi impraticable et cela fait déjà 3 ans qu’ils travaillent pour construire une seconde route qui ne serait pas inondée durant la saison des pluies en été. Il reste encore un an de travaux.
Dans la voiture, on a droit à des clips de Lady Gaga. On comprend que l’on va s’arrêter souvent en chemin pour prendre des photos : en effet, notre guide semble être un gros fumeur. On est content pour nous, même si on est un peu inquiet pour lui de son mode de vie : enfournage de feuilles de coca par poignées dans la bouche, bicarbonate de soude pour mieux l’absorber, coca cola non stop et clopes à chaque arrêt.
Il y a toujours cette poussière assez pénible qui vole au gré des voitures et du vent.
Pause Cactus
On s’arrête dans un coin où l’on peut voir de près d’énormes cactus. Le nom du fruit du cactus est pescara. On devient carrément incollable sur les cactus.
10 h 54, lorsqu’on revient à la voiture, on constate un peu inquiets que l’on a déjà crevé… On change la roue en plein soleil et ça a l’air d’une banalité sans nom ici de crever. En même temps, vu la route… On a donc utilisé notre joker. Petite anecdote : on roule ici en Renault Duster et non la sous marque Dacia.
Alfarcito
On arrive dans un petit village qui a longtemps été dépeuplé. Un évêque charismatique s’est établi ici et a réussi à repeupler le village. Suite à un accident de parapente, l’évêque devient paraplégique. Avec force et volonté, il réussit à remarcher ce qui renforça encore plus son aura et devint un véritable modèle.
San Antonio de los Cobres
On passe un point à 4 080 m : Alta Blanca. On aperçoit au loin les Salinas Grandes comme un trait blanc épais.
Dès que l’on franchit un village, Cristian, notre guide fait un signe de croix pour remercier Dieu qu’on soit en vie. Ambiance !
On s’arrête pour manger dans un petit restaurant familial où la famille mange juste à côté de nous et nous sert en même temps.
Puna
On rentre dans la région de la Puna, c’est l’équivalent de l’altiplano en Amérique du Sud : des hauts plateaux à perte de vue, quelques villages, des salars et des mines. Il y a malgré tout de la végétation en altitude notamment une sorte d’herbe jaune et une autre verte très drue voire piquante dont les lamas raffolent.
On aperçoit aussi des tâches blanches sur les montagnes qui sont chargées en sodium. La région comporte de nombreux volcans.
On peine à voir les vigognes tant elles se confondent dans le paysage. Dès qu’on arrête la voiture, elles partent en courant.
Olacapato
On traverse un village tout petit qui n’existe que pour l’exploitation d’une mine de pierres précieuses notamment l’onyx.
Salar de Positos
On continue vers le village de Positos qui touche le salar du même nom. Là encore, le village ne vit que grâce à l’exploitation de celui-ci pour extraire le lithium, l’onyx, etc. Tout est exporté.
On s’arrête boire un café et c’est presque chez l’habitant. Pour utiliser les toilettes, je dois traverser une basse cour avec des poules et bien sur il n’y a ni chasse ni porte.
C’est le dernier village avant Tolar Grande, notre point de chute pour ces 3 jours. 84 km les sépare pour vous donner un ordre d’idée de l’isolement.
Los Colorados
Le soleil va et vient et nous entrons dans Los Colorados, un ensemble de monts d’une palette de couleurs incroyables d’origine volcanique. On hallucine complètement à chaque mètre qu’on avance. Nous avons l’impression d’être dans un autre monde et surtout seuls au monde. On ne croise pas une voiture sur le chemin.
Plusieurs sites ont des noms sensationnels avec toujours une connotation mystique très présente dans le Nord du pays :
- El Desierto del Diablo, le désert du diable
- Las Siete Curvas, les sept courbes
- El Salar del Diablo, le salar du diable
Pour accompagner ces paysages fabuleux, le guide met du Linkin Park et d’autres musiques de rock à fond.
On aperçoit à la fois la Cordillère des Andes et la Cordillère orientale. On se rapproche aussi de plus en plus de la frontière chilienne.
On remarque des trous dans la terre. Il existe des sortes de taupes du désert aux yeux rouges qui font de sacrées galeries. Difficile de croire que des animaux peuvent survire dans des zones aussi hostiles.
Tolar Grande
On arrive enfin à Tolar Grande en se demandant comment on peut vivre si éloigné. On s’installe dans notre hostal et on est couvert de poussière. Nous sommes surpris car l’hostal est super clean voire neuf. Tolar Grande développe ces dernières années le tourisme. Il n’y a que 200 habitants mais la beauté du site attire de plus en plus de monde. Ils ont donc construits quelques maisons pour héberger les touristes.
On dîne avec le guide dans le restaurant du village. Il n’est pas très causant et ne lâche pas son téléphone. On est un peu déçu de ne pas pouvoir discuter plus avec lui mais au moins il ne nous presse jamais. Les personnes du restaurant sont charmants et proposent une très bonne cuisine. Une poignée de touristes est là également. On se couche en ayant qu’une hâte : découvrir d’autres lieux qu’on imaginerait qu’en rêve.
Vous pouvez voir la trace GPS de notre circuit ici.
Vous pouvez consulter notre album photo ici. Nous rajouterons des photos a posteriori : n’hésitez pas à revenir régulièrement.
Tu ne dis pas comment l’évêque a repeuplé le village, et avec mon mauvais esprit, je gamberge… LOL
^^ il a réussi par ses discours et ses actions dans la région 😉