Excursion – Salta Puna – Jour 2
Ce matin, pour notre second jour à Tolar Grande, on a presque droit à une grasse matinée car nous ne partons qu’à 9 h. On prend le petit déjeuner dans le restaurant de la veille. En Argentine, on a constaté qu’ils servent souvent le café d’office avec de l’édulcorant. Il faut bien préciser, on ne se fera pas avoir deux fois !
On a bien dormi malgré l’altitude (3 500 m) et n’avons pas souffert hier non plus. Le soleil cogne déjà pas mal. Aujourd’hui, on va graviter autour de Tolar Grande et nous ne sommes équipés que de buffs pour nous couvrir la tête et de lunettes de soleil.
Cette fois-ci, le guide est d’humeur à mettre de la musique folklorique andine pour le trajet notamment un groupe de Salta : los Chalchaleros.
Voici notre itinéraire avec les différents points d’intérêt :
Salar de Arizaro
Ici, le moindre point d’intérêt se trouve à des kilomètres. Il faut donc faire beaucoup de voiture.
Après avoir emprunté une piste qui nous semble interminable bien que magnifique, on arrive au salar le plus grand d’Argentine, 1 600 m² : le salar de Arizato.
On aperçoit des plusieurs volcans dont les sommets sont enneigés. Ça contraste avec le désert qui nous entoure. On ne saurait comment se repérer. On voit tellement loin que l’on a l’impression de rouler en boucle.
Ce salar est né de l’érosion contrairement aux Salinas Grandes qui se régénère avec l’eau de pluie. Le sel n’est pas comestible. Il est surtout exploité pour le lithium.
Des têtes de vaches sont exposés sur des piquets. Elles sont relativement bien conservées grâce au sel.
A notre droite, on aperçoit le volcan Llulliallaco (6 739 m d’altitude) que l’on voit même du Chili. Il nous sert de repère pour savoir si on avance et on a vraiment l’impression que non.
Les couches blanches que l’on aperçoit sont du sodium cristallisé.
C’est agréable d’être seuls avec le guide car je peux enfin tenir une pseudo conversation. Je comprends relativement bien car les Argentins parlent assez doucement. En revanche, je n’avais pas vraiment eu l’occasion ni le courage jusqu’à présent de pouvoir parler autrement que pour commander à manger…
Cono de Arita
Après un peu moins de 100 km sur des pistes où ça secoue pas mal, on arrive à hauteur d’un mont pyramidal. Personne ne sait expliquer pourquoi cette forme s’est construire à cet endroit-là. Il y a beaucoup de légende mystique autour de ce cône et il est interdit de le gravir. On essaie de s’en rapprocher mais au bout de 15 minutes, on comprend qu’il faudrait au moins une bonne heure pour arriver au pied de la pyramide. C’est complètement dingue car on dirait qu’il est à côté de nous. Au soleil, on entend le sel craquer un peu comme le bois qui travaille. Le sel brille aussi sous le soleil à certains endroits, c’est magnifique.
On continue le chemin pour arriver à une mine fermée aujourd’hui qui extrait de l’onyx. On a même droit de choisir un morceau en souvenir.
Cristian nous propose de goûter à son maté. On accepte bien sûr et c’est un mélange de plusieurs plantes : maté, thym, etc. Il vente les vertus médicinales du maté et il en a bien besoin car il souffre d’une toux affreuse. On a bien envie de lui dire que les clopes qu’il s’enfile ne doive pas vraiment l’aider…
On retourne sur Tolar Grande pour déjeuner et attendre 15 heures avant de repartir pour éviter la canicule. Le guide nous met du rock argentin sur la route. On en profite pour faire le tour du village et sur les conseils du guide une promenade muy muy romantico (très romantique). J’ai bien envie de lui dire que c’est pas le genre de la maison ^^ !
El Arenal
On repart après avoir mangé une tortilla délicieuse. On emprunte une autre direction, toujours sur des pistes bien cabossées. On croise des carcasses d’animal comme dans les films.
Arrivés au site El Arenal, on monte une colline constitué d’une roche très friable et de sable. En haut, on a une vue panoramique incroyable.
Plus loin, on s’arrête à un autre mirador sur lequel on monte. Un autre panorama apparaît et on ne s’en lasse pas. On reste bouche bée devant ces collines aux formes si différentes. Le fait d’être les seuls touristes à l’horizon accentue notre joie.
El Tunel del Hombre Muerto
Le guide nous a dit de prendre nos frontales pour accéder au site suivant : un tunnel. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre.
On arrive sur une piste avec un panneau écrit : cerrado (fermé). Le guide tapote sur son volant et demande à Damien si on y va. Je crois entendre les mots suivants : « muy fragile el tunel » soit le tunnel est très fragile. Bon, là j’avoue, je suis moyen rassurée mais je me dis qu’on le verra juste de l’extérieur.
On arrive devant le fameux tunnel qui est en fait une sorte de grotte. Son nom vient du fait qu’un homme est venu mourir ici car il souffrait de la tuberculose. Un croix se trouve à l’entrée de la grotte. Le guide nous fait remarquer les craquements de la roche. Je commence sérieusement à baliser. Damdam suit le guide qui rentre dans la grotte. J’avance prudemment et arrive à apercevoir de loin le sel cristallisé dans le grotte. Je vois des éboulis et il ne m’en faut pas plus pour rebrousser chemin. En bonne peureuse et tête de pioche, je les attends à la sortie du tunnel. Cristian tente de me convaincre en me disant que ce n’est que lorsqu’il pleut que c’est dangereux : sans succès. Damdam ressort avec un grand sourire et me dit qu’à l’intérieur c’était bien sûr magnifique. Tant pis pour moi !
Ojo der Mar
On repart en direction de Tolar Grande et le guide se fait plaisir sur la piste en roulant à vive allure. On saute sur nos sièges.
On doit maintenant s’arrêter sur un site où l’on peut voir trois ojos de mar. Ce sont des trous d’eau avec du sel, du soufre qui viennent des entrailles de la terre et sont à l’origine de la vie. On en trouve à différents endroits de l’altiplano. Différentes couleurs ressortent : bleu, vert, blanc. C’est incroyable !
Le guide nous propose de rejoindre le village à pied que l’on aperçoit au loin à travers le salar. Il nous annonce que ce n’est qu’à 2 ou 3 kilomètres. Pas pressés, on répond par l’affirmative comme ça on aura bien le temps de faire des photos. Le vent souffle fort et on a le visage tout salé. Le soleil est aussi de la partie et on s’en bien la chaleur. Pendant que Damdam ne se lasse pas de prendre des photos, je décide d’avancer dans le salar voyant le soleil baisser petit à petit. Cette marche de 3 kilomètres est interminable et épuisante. En effet, le salar est loin d’être plane et il y a des trous de partout. Damdam n’est plus qu’un petit point au loin et j’ai l’impression que le village est à des heures de marche. J’arrive au village et le soleil est déjà de l’autre côté de la dune. J’ai les deux frontales dans mon sac et je commence à m’inquiéter pour mon photographe accro ! Heureusement, ses foulées sont rapides et il me rejoint heureux après cette longue marche avec la nuit qui commence à tomber.
On rejoint le guide qui commençait aussi à s’inquiéter pour nous. On dîne devant un match de foot et nous sommes tous lessivés. La journée a été fantastique et on est un peu triste de devoir repartir le lendemain.
J’ai le droit à un nouveau surnom : « ma petite gambas » en référence à mes coups de soleil. Pourtant protégés, la réflexion du soleil dans le salar est très forte. Heureusement, ils sont indolores.
Vous pouvez voir la trace GPS de notre circuit ici.
Vous pouvez consulter notre album photo ici. Nous rajouterons des photos a posteriori : n’hésitez pas à revenir régulièrement.